En janvier 2024, la Briqueterie de Feucherolles et les Fermes de Gally, pépinières d'entreprises basées dans les Yvelines, ont lancé un service de covoiturage. L'objectif pour les collaborateurs est de pallier le manque de transport en commun sur la route départementale 307. Et ce n'est pas tout : la communauté de communes dans son ensemble peut en bénéficier.
Ce sont 600 personnes au total, hébergées dans les pépinières de la Briqueterie de Feucherolles et les Fermes de Gally (78), qui pourraient se mettre au covoiturage. Depuis janvier et le lancement de cette initiative, la solution mise en place par BlaBlaCar Daily comptabilise «259 trajets pour environ 3000 km parcourus», selon Olivia Allard, dirigeante et fondatrice de la Briqueterie de Feucherolles.
«Toutes les personnes qui viennent dans nos deux sites le font en voiture. Nous nous sommes battus pendant des années pour qu'un bus public soit déployé et cela a fini par se concrétiser. Mais ce bus sert surtout au ramassage scolaire du village d'à côté, alors que nous avons besoin d'un bus qui relie une gare à l'autre», détaille Olivia Allard. Avec le covoiturage, nous pallions donc le manque de transport en commun sur la départementale 307. Le but est aussi d'arriver à proposer des emplois, des stages et des apprentissages.
«Au-delà des collaborateurs, notre initiative privée sert les intérêts de tous avec une mobilité moins onéreuse, moins polluante et rendre cette solution plus accessible et pratique, souligne Olivia Allard. Cela peut en effet permettre à quelqu'un qui vient du village de Maule, pour travailler à la Briqueterie, de prendre au passage quelqu'un à Crespières pour le déposer à Feucherolles, illustre la dirigeante. Ainsi, c'est toute la communauté de communes qui bénéficiera du covoiturage.»
Un covoiturage qui a un coût: «Pour le service BlaBlaCar Daily, les directions des deux pépinières ont payé 1 500 euros pour 22024, chiffre Olivia Allard. La Briqueterie de Feucherolles et les Fermes de Gally sont le point de départ, soit le point d'arrivée de ce covoiturage.» Ces 1 500 euros couvrent l'ouverture de ce service à 600 conducteurs potentiels. Grâce aux aides de la région, tous les trajets sont gratuits pour les passagers, dans la limite de deux par jour. Quant aux conducteurs, ils reçoivent une compensation financière de 2 à 3,5 euros par trajet et par passager, selon la distance parcourue, sans oublier le bonus covoiturage. Afin de démocratiser la covoiturage, la Briqueterie a organisé le 5 mars dernier, une visioconférence présentée par la société Technifibre, un spécialiste des équipement sportifs (sports avec raquettes) hébergé à la Briqueterie. Une visioconférence ouverte à toutes les personnes que cette mobilité partagée pourrait intéresser, «qu'elles fassent partie ou non de nos pépinières ou des communautés de communes aux alentours», note Olivia Allard.
Comme l'explique Olivia Allard, se mettre au covoiturage n'est pas compliqué. L'utilisateur doit d'abord s'inscrire sur la plateforme BlaBlaCar Daily. S'il donne un code de parrainage, le conducteur obtient un petit coup de pouce financier (10 euros) à l'issue de son premier trajet. Une petite somme est également versée aux pépinières pour chaque nouvel inscrit. «Cette somme est bien entendu reversée à notre projet de mobilité», précise Olivia Allard.
Quelques précisions pour l'inscription : le conducteur doit enregistrer son permis de conduire dans l'application BlaBlaCar Daily. De plus, pour faciliter les mises en relation, tous les utilisateurs peuvent renseigner leurs adresses de domicile et de travail ainsi que leurs horaires. Enfin, l'usager peut indiquer, dans la partie «Informations personnelles» de l'application, l'identité de son employeur afin que l'application lui propose d'abord ses collègues comme covoitureurs possibles.
«Les trajets peuvent être planifiés à l'avance, mais cela peut aussi se faire au dernier moment, au cas où quelqu'un serait disponible tout de suite pour vous raccompagner chez vous», décrit Olivia Allard. Enfin, grand avantage de l'abonnement avec BlaBlaCar Daily : si un conducteur a un empêchement, le passager peut réserver un VTC Uber et la facture de ce trajet est remboursée par la plateforme. De quoi convaincre les plus réticents. Et si le bilan se révèle positif pour 2024, l'étape suivante, selon Olivia Allard, sera d'essayer d'impliquer la communauté de communes Gally Mauldre dans un plan de covoiturage collectif, financé par des fonds publics.
Au sein de la Briqueterie de Feucherolles et des Fermes de Gally, le choix du covoiturage comme alternative au bus n'a pas été fait au hasard. Une fois le covoiturage plébiscité comme solution par les collaborateurs, un groupe de travail consacré aux déplacements domicile-travail a cartographié les trajets des employés de Tecnifibre et de la Briqueterie. Ce groupe a alors découvert que tous les itinéraires se prêtaient au covoiturage, à condition que tout le monde utilise la même application.
Le groupe de travail a ensuite cherché à calculer le coût réel de l'usage d'une voiture au quotidien. Avec la conclusion suivante : les dépenses s'élèvent à 2 632 euros et les émissions de CO2 à 815,9 kg par an, pour des trajets de 10 km, à raison de huit trajets par semaine, pour 47 semaines travaillées par an, et avec une seule personne à bord dans une voiture thermique. En revanche, si l'on prend une personne en covoiturage durant quatre de ces huit trajets par semaine, les émissions de CO2 baissent à 204 kg et le conducteur économise un peu moins de 500 euros, et le passager, 1326 euros.
Intissar El Hajj Mohamed