La douceur de vivre, le quartier du Chiado, le pastel de nata (tartelette à la crème brûlée), le fado ou encore ses tramways colorés: longtemps délaissé, le Portugal est redevenu un pays attractif pour les touristes. En voisins, les Français aiment aussi passer quelques jours de vacances au bord de l'eau ou dans le Vieux Lisbonne. Plus d'un million d'entre eux ont visité le Portugal en 2021, selon l'ambassade de France. Soit la deuxième nationalité la plus importante derrière les Espagnols (1,8 million). Au Portugal, on compte un peu près de 25.000 expatriés français dont environ 17.000 inscrits au Registre des Français établis hors de France, selon le ministère des Affaires étrangères. «Le nombre de ressortissants français dans un pays étranger comprend les Français qui sont installés dans le pays et ceux qui y sont de passage.Parmi les Français installés, ceux qui sont présents pour une durée supérieure à 6 mois peuvent demander une inscription au registre consulaire, dans le cadre d'une démarche individuelle volontaire», précise au Figaro une source diplomatique.
Olivia Allard, fondatrice des pépinières d'entreprises Périgord, a apprécié le «régime fiscal simplifié». « Pour m'insérer au mieux dans le tissu social, j'ai voulu dupliquer mon métier au Portugal, raconte cette entrepreneuse installée à Lisbonne depuis 2013 et qui gère l'agence de location Lisbonne Collection. J'ai appris que le taux d'imposition sur le chiffre d'affaires était de 5% pour les immeubles composés d'appartements touristiques (locations de type Airbnb). J'ai donc décidé de participer à la rénovation des quartiers historiques de Lisbonne et d'aider nos clients à réaliser ces logements». Mais au bout de 3 ans, le gouvernement a changé les règles. La licence (autorisation), qui était délivrée automatiquement par la mairie, peut désormais leur être refusée si la part de logements Airbnb sur le total de résidences principales dépasse les 20% dans le quartier. «Le taux d'imposition est passé de 15% à 50% si vous êtes un résident fiscal au Portugal et 25% dans le cas contraire», affirme Olivia Allard. Une manière pour le gouvernement d'inciter les propriétaires à se tourner vers la location longue durée dont les revenus sont bien moins imposés : jusqu'à 14% pour les locations de 2 à 20 ans et 10% au-delà. Cette absence de visibilité n'est pas toujours simple à gérer pour les entrepreneurs.
Olivia Allard, dont le statut de résidente non habituelle arrive bientôt à échéance, a déjà fait son choix. Elle restera au Portugal. «Nous sommes pleinement intégrés», se réjouit-elle.