La Briqueterie, pépinière, plateau commercial de 90 entreprises, à Feucherolles, la Station V ferme horticole Théart, incubateur de startups, agri-foodtech, producteur de plantes à Saint-Nom-la-Bretèche. Autant de sites d’activités installés sur la RD 307, voisins de quelques centaines de mètres qui ont en commun de ne pas avoir de desserte en transport en commun digne de ce nom. Olivia Allard est la patronne du groupe Périgord, propriétaire de la Briqueterie, Camille Laureau est la directrice générale des magasins, des cafés Gally et de la Station V, sur la ferme horticole Théart. Les deux cheffes d’entreprise unissent leurs forces pour proposer une solution de covoiturage pour plus de 600 personnes qui travaillent sur ces sites.
« C’est même bien davantage si l’on intègre les entreprises installées entre Bailly et Crespières, le long de la 307. La Briqueterie et la ferme Théart sont très pénalisées par la quasi-absence de transport en commun. Aucun bus ne dessert les gares SNCF du secteur. La seule alternative est la voiture. Recruter est problématique, des entreprises renoncent à venir pour cette raison », déplorent les deux cheffes d’entreprise. Lorsque Lou Adler, manager RSE de Technifibre, entreprise du groupe Lacoste, qui emploie 100 personnes à la Briqueterie, propose l’idée à Olivia Allard, celle-ci met sa consoeur de Gally dans la boucle. « Nous évoquons régulièrement les problématiques de la RD 307, dont celles des transports avec Dominique Laureau, patron de Gally et Camille. En nous regroupant avec les fermes de Gally, nous avions une chance de pouvoir rentrer dans le dispositif BlaBlaCar Daily. Il est réservé aux grandes entreprises et communautés de communes qui doivent piloter le projet. Nous avons pu adhérer, pour une durée d’un an. L’idée est de lancer ce mode de déplacement pour que la communauté de communes Gally-Mauldre s’en empare ensuite », confie Olivia Allard.
Pour ces cheffes d’entreprise, engagées dans des démarches vertueuses pour la planète, voir circuler sur leurs sites autant de voitures avec une seule personne à bord est une aberration. « Alors que beaucoup font le même trajet domicile-travail, en habitant parfois à quelques mètres. Nous avons fait un sondage et établi une carte avec les trajets de chacun qui est éloquente sur ce point. Covoiturer est très facile pour beaucoup de personnes qui travaillent sur nos sites », remarque Camille Laureau.
Périgord et Gally ont financé l’abonnement, à hauteur de 1500 euros annuels. La Région Île-de-France, partenaire de BlaBlaCar Daily, assure la rémunération des conducteurs et offre aux covoiturés les premiers déplacements gratuits. « Nous aurons chaque mois une visibilité sur le nombre de personnes qui utilisent ce covoiturage, les trajets effectués, l’économie en CO2 réalisée. Ces données nous permettront d’appuyer le système auprès des collectivités. Il serait bien qu’il se généralise sur la RD 307, les entreprises en ont besoin », disent celles qui se surnomment les pétroleuses tant faire bouger les choses en matière de transport dans le secteur semble presque surhumain. « Nous avons un arrêt de bus à la Briqueterie qui ne sert quasiment à rien », peste Olivia Allard.
Les premiers covoiturages commencent en ce moment même à la Briqueterie et à la Station V.
Emmanuel FÈVRE